samedi 03 août
Une belle randonnée.
On se prépare à faire une des belles randonnées de Huahine : le mont Pohu Rahi. On prépare des casse-croûtes avec les baguettes géantes (pas loin d’un mètre de long je pense) achetées la veille au Super U. Le pain est vraiment pas top mais tient bien jusqu’au lendemain. Je vois plein de petites crottes dans l’évier et sur le plan de travail du la cuisine extérieure du bungalow.
Je commence à stresser car les rats sur les îles peuvent transmettre la leptospirose, et on est pas très chauds pour la fièvre etc.. Je nettoie tout scrupuleusement, et lorsque je croise notre voisin, qui s’appelle Ken (oui oui) et qui a une bonne tête d’américain, je le préviens qu’il ferait bien de tout laver avant de se servir de la cuisine. Il comprend de quoi je lui parle et m’explique que ces crottes viennent en fait des geckos. Ils peuvent faire des étrons bien gros pour leur taille finalement. Je passe un peu pour un con, mais mieux vaut dire une connerie que rien dire et avoir des conséquences. On est rassurés en tout cas. C’est parti pour la rando.
On trouve non sans mal le départ du sentier au village de Tefarerii. On s’aperçoit que les habitants de Huahine sont un peu plus farouches et certains regardent les touristes avec un peu de défiance. Mais rien de surprenant pour des insulaires qui se font coloniser à longueur d’année. La randonnée est super malgré qu’elle soit assez physique. Cinq cent mètres de dénivelé positif ça travaille quand on a pas l’habitude. La végétation est impressionnante, un mélange de fougères géantes, de pins et d’arbres tropicaux gigantesques.
Le terrain est de plus accidenté à mesure qu’on se rapproche du sommet. Beaucoup d’arbres en travers du sentier et de racines énormes rendent la progression un peu difficile. On arrive à un premier point de vue sur la dernière crête. Le panorama sur Huahine Iti est à couper le souffle. On peut apprécier la structure très découpée de l’île avec ses bras de mer qui rentrent de partout.
Un groupe de personnes est en train de discuter sur le spot. Il y a un couple avec leurs deux enfants en bas-âge (qu’ils doivent porter donc… bon courage) et deux amies qui ont l’air d’avoir l’habitude de randonner vu leur équipement. Finalement on papote avec elles presque une heure sur les activités qu’offre l’île et plus généralement la Polynésie française. Ce sont des toulousaines qui viennent de finir leurs études et s’offrent deux mois à Tahiti. L’une d’elles est médecin et s’est vu proposer un mois de travail dans un dispensaire aux Marquises. Pas dégueu pour une première expérience professionnelle. Elles nous indiquent que le sommet n’est plus très loin mais que c’est quand même assez casse gueule, il y a un peu de boue et c’est glissant par endroits. On le tente en faisant bien attention. Sur cette dernière portion on a vraiment l’impression d’être dans la jungle sud-américaine. La végétation est très dense, les plantes sont toutes entremêlées pour accéder à la lumière. On est sur une crête très serrée, mais avec tout le vert qui pousse de chaque côté on ne se sent pas vraiment en danger de chuter. Arrivés au sommet, on se rend compte que les arbres alentours cachent un peu la vue, qui n’est pas meilleure que le panorama intermédiaire.
Mais le parcours était dépaysant c’est le moins qu’on puisse dire. La redescente, très précautionneuse au début, se fait sans encombre et en toute logique beaucoup plus rapidement que l’ascension. Une fois redescendus au village, une petite polynésienne sur un vélo deux places nous interpelle. Elle me demande avec espièglerie c’est quoi l’objet que j’ai sur mon sac à dos. Quand je commence à lui répondre une caméra Gopro elle est déjà loin et n’en a plus rien à foutre. Elle nous recroise une minute plus tard et nous demande si on marche jusqu’à la grande salle et que notre voiture est noire. Oui. C’est bien ça. C’est l’œil de Moscou cette petite ou quoi
Une fois rentrés, on se rend compte qu’on a largement fait notre sport de la journée et qu’on a plus envie de bouger. On passe la fin d’après-midi (assez courts ici) à glander et à trier les photos et vidéos. On avait acheté un beau morceau de thon blanc pour faire un curry, mais la cuisine ne s’est pas faite comme prévu.
Au crépuscule une nuée délirante d’insectes volants nous est tombé dessus. On se serait crus dans les Oiseaux d’Hitchcock, mais avec des petits cafards. On a fini la préparation difficilement et on a dû se rapatrier à l’intérieur du bungalow pour manger car les bestioles tombaient dans nos assiettes.
Je l’avais dit que ce n’était pas fonctionnel une cuisine et une table extérieurs…