Voyage à Tahiti

À la différence de ton proche qui raconte ses vacances, la page web tu peux la fermer sans être malpoli…

vendredi 16 Août

Chasse à la baleine, pour de faux.

Après un dernier au revoir au PK18, notre plage préférée, et un ultime poulet sauce barbecue dégusté dans une roulotte au bord de l’eau, nous embarquons pour une expédition de quatre heures à la recherche de baleines. À bord, une galerie de personnages : un couple d’expatriés avec leurs trois enfants, dont une petite « madame je-sais-tout », un jeune couple en tour du monde, un solitaire venu pour les baleines (et clairement pas pour discuter), et un duo de sexagénaires dont le mari travaille à Tahiti depuis deux ans, tandis que sa femme fait des allers-retours depuis Paris. Il y a aussi Margot, la monitrice aux mille histoires, et notre capitaine à l’œil vif. L’ambiance oscille entre enthousiasme et tension.

Margot nous explique que cette quête sera une affaire d’équipe, chacun doit contribuer en scrutant la mer. Tout le monde semble prendre sa mission à cœur : certains montent près du capitaine, d’autres s’accrochent fermement à l’avant du bateau, tandis que les autres balaient la mer dans toutes les directions. En voyant les gens scruter l’horizon, j’ai l’impression que nous sommes une bande de pirates en quête de notre toute première prise.

La mer, parfois agitée, nous offre des vagues hautes, entrecoupées de silences d’angoisse quand quelqu’un murmure : « Ça ne sera pas pour aujourd’hui… » On aimerait bien le jeter par-dessus bord pour écarter le mauvais sort !

Après une heure d’attente fébrile, un groupe de dauphins « spinners » fait irruption, offrant un spectacle fabuleux avec leurs cabrioles acrobatiques. Certains d’entre nous savourent ce moment, mais on n’ose pas se réjouir pleinement, toujours dans l’attente de la star de la journée.

L’espoir renaît quand l’un des enfants crie avoir aperçu un dos furtif dans les vagues. Mais Margot, avec sa voix de Maïa Mazaurette, réduit nos espoirs à néant : rien à l’horizon, juste la mer et ses promesses. En silence, nous regagnons le port, le cœur un peu lourd, sous un coucher de soleil qui laisse une impression de gueule de bois sans fête.

De retour à la base de loisirs, on retire nos combinaisons avec une lenteur qui contraste avec l’énergie effervescente de nos heures passées en mer. Mon regard reste accroché quelques instants à cet horizon, comme après un rendez-vous manqué. Finalement, on se rend compte que jouer les pirates, c’est bien… mais « capturer » le trésor, c’est mieux !