Mercredi 07 août
Les îles jumelles.
On a à peine déballé nos valises donc elles sont déjà prêtes. Esperanza a insisté pour nous conduire à 9h30 jusqu’au quai, donc on est pépères pour cette matinée de transition. Sa voiture est dans un état inversement proportionnel à sa gentillesse. La porte passager ne s’ouvre pas. Mais les voitures éclatées je connais, même pas peur. Le ferry s’avère être une nouvelle fois en retard, de près d’une heure. On attend donc sur le quai avec les autres voyageurs pendant plus d’une heure. On peut observer un groupe d’au moins une dizaine de dauphins qui sortent leur aileron à trente mètres à peine du bord du quai.
On discute avec une famille expatriée depuis un an en Polynésie pour passer le temps. Une fois le ferry arrivé, on embarque sans soucis et nos valises sont correctement aiguillées cette fois-ci. Un évènement notable lors du trajet, on passe au-dessus d’une balise de détresse qui consiste en un long câble coloré avec des fanions. Je crois apercevoir avant cela un genre de radeau avec un bâton et un tissu blanc à tribord, mais sans certitude. Le bateau fait une marche arrière assez longue pour retourner sur place puis on repart. L’arrivée à Uturoa, la ville principale au nord de Raiatea, se fait en pénétrant le lagon par l’est.
Ce lagon est commun aux deux îles jumelles Raiatea et Taha’a, avec une grande étendue d’eau peu profonde entre les deux. Débarquement sans encombre, on récupère nos bagages intacts. On doit se rendre au bureau du loueur de véhicules Up&Go pour récupérer un scooter. On galère avec nos valises énormes dans les rues cabossées d’Uturoa. Une mamie très gentille vient à notre rencontre pour nous demander ce qu’on cherche et nous propose de nous y emmener. Mais franchement elle a l’air un tout petit peu désorientée, on la remercie pour son aide et on repart. Le bureau du loueur, dans un container de transport maritime aménagé, est en fait à moins de cent mètres. Comme il sera rigoureusement impossible de transporter les valises avec le scooter, on décide de se séparer. Mel va prendre le scooter pendant que je ferai les 2,7 km avec deux valises énormes et un sac à dos plein. De son côté, Mel a dû faire croire qu’elle savait conduire un scooter, ce qui n’était absolument pas le cas. De ses dires, la loueuse ne l’a pas trop cru et le trajet jusqu’au bungalow loué a été assez épique. De mon côté, j’étais déjà mort au bout de deux cent mètres, avec mal aux épaules. Le bitume des routes de Raiatea est très endommagé, et comme j’avais peur de casser une roue des valises je soulevais au maximum pour les épargner. Mais comme d’habitude j’ai envie de dire un véhicule m’a pris en pitié et s’est arrêté. Un vieil homme typé européen avec une jeune polynésienne. Il m’a gentiment amené au plus près de la location. Comme je ne connaissait pas l’adresse et que c’est Mel qui avait le téléphone, moi je n’avais que le nom du proprio, la jeune femme a demandé à plusieurs connaissances dans le quartier et on a fini par trouver le lieu exact. Je suis donc arrivé avant Mel.
Le propriétaire, Alex, est sympa quoique assez théseux. Il me montre le logement, un bungalow assez spacieux, bien décoré mais à la mode polynésienne : des pseudo fenêtres en plastique fin et cadre en bois fait maison, des grandes ouvertures en haut des murs dans chaque pièce (probablement pour l’humidité ?).
On y reviendra. Il nous a préparé deux cocos pleines d’eau de coco pour nous désaltérer dans le frigo. Mel arrive en scooter. La responsable commerciale, Marie, arrive peu de temps après. C’est elle qui gère la partie client apparemment. Elle nous refait le tour du propriétaire. Nous donne des « super infos » sur les hôtels, restaus et autres endroits ou se baigner. La particularité de Raiatea c’est qu’il n’y a pas de plage qu’elle nous dit. Que sur les motus, et il faut évidemment payer pour s’y faire transporter.. Je la kiffe pas particulièrement. On prend possession des lieux, on boit notre eau de coco. Trop bon.
Ensuite on est allés faire des courses en scooter, la prise en main pas si facile surtout avec Mel derrière. Mais ca s’est fait sans trop de problème. On se pose définitivement pour ce jour. Il y a une petite piscine avec une terrasse en bois, on en profite pour se rafraîchir et se détendre. Le premier soir arrive. On a prévu des nouilles instantanées, qui venaient de Honk-Hong. Elles avaient vraiment, vraiment l’air toutes bizarres. J’en ai déjà mangé plein, mais celles-là elles étaient clairement ghetto. J’ai cherché longtemps une date de péremption, on n’en a jamais trouvé… On les a mangés vite fait, ça nous a pas rendu malade. Par contre, on se rend compte que le soir, avec toutes les ouvertures au-dessus des fenêtres, ya une myriade de moucherons et autres moustiques qui rentrent. C’est abusé qu’il n’y ait pas de moustiquaire, le bungalow de chez Esperanza en était équipé, c’est vital ici. Bref, plein d’insectes volants à l’intérieur (pas autant cata qu’à Huahine mais quand même). Et qui c’est que ca attire tous ces moucherons ? Les geckos. Ils rentrent à trois ou quatre, squattent les coins de murs et se tapent une mouche par minute chacun. Genre méga buffet à volonté. Mais Mel elle les aime pas, avec leurs petits yeux globuleux et leurs doigts aplatis. Moi je les trouve trop mignons. Heureusement on a une moustiquaire au-dessus du lit, qu’on déploie pour être au moins à l’abri pendant la nuit.