Voyage à Tahiti

À la différence de ton proche qui raconte ses vacances, la page web tu peux la fermer sans être malpoli…

mercredi 14 Août

Taha’a vue du ciel.


On est pas mal excités en ce début de journée car on a réservé une des grosses activités de notre séjour, un vol en ULM autour du lagon de Taha’a. Le temps comme d’habitude nous inquiète franchement, car il pleut sans discontinuer depuis notre réveil. On arrive à 9h à l’aéroport de Raiatea. Un homme d’une petite cinquantaine vient nous ouvrir la grille d’accès. En fait on rentre directement sur le terrain ou se trouve la piste principale, et on se gare près d’un grand hangar. L’homme qui n’est autre que notre pilote pour la matinée, nous reçoit dans son bureau, rempli de cartes et de calendriers. Sous le hangar, trois petits aéronefs, tous des ULM. La pluie ne s’arrête pas, mais il nous rassure et nous dis que cela va se stopper en moins d’une demi heure, et que fort de son expérience il sait comment le temps tourne sur l’île. Cela nous laisse pas mal de temps pour discuter, et pour voir si c’est pas un charlatan. Son pedigree est assez impressionnant, il a de nombreux vols ULM et d’innombrables heures dans les airs au compteur. Il nous explique que la réglementation est différente selon la taille des avions qui prennent l’air, et que les droits sont plus ou moins difficiles à obtenir. Qu’il a dû batailler pour obtenir son accréditation à voler sur Raiatea / Taha’a, et que son activité se répartit entre des vols de plaisance comme le notre et des liaisons avec d’autres îles, principalement Bora Bora. Apparemment il a bien bourlingué dans la vie et a su tirer les bonnes ficelles pour que son projet voit le jour.

La discussion avançant, on constate comme il nous l’avait prétendu qu’une belle éclaircie s’avance depuis l’est, et nous dit qu’on va pouvoir décoller. L’avion est un tout petit monoplan, un ULM bleu qui a l’air en très bon état. Ce type d’avion ne peut emmener que deux personnes, le pilote et un passager. On aura donc droit à deux vols consécutifs. Mel est la première à prendre place à bord. Avec le casque micro, on dirait qu’elle a fait ça toute sa vie et qu’elle revient de Papouasie ou je ne sait où. La check list d’avant décollage est faite méticuleusement, et je suis rassuré sur les compétences de notre pilote.

La tour de contrôle donnera finalement au pilote un créneau pour décoller. Il faut dire qu’on aura vu plusieurs avions petits courriers décoller ou atterrir pendant le temps qu’on aura passé à l’aéroport. Je les vois s’élancer sur la piste et finalement s’arracher à la gravité du plancher des vaches (même s’il n’y a pas trop de vaches à Raiatea).

Quelques instants plus tard, le petit point bleu disparaît dans les nuages cotonneux. Je les attend pendant près de quarante minutes avec un soupçon d’anxiété et pas mal d’impatiente. Finalement, et après avoir dûment observé les gros avions décoller les uns après les autres, notre ULM revient se poser avec grâce sur le tarmac. Je vois une Melany émerveillée s’extirper de ses ceintures de sécurité puis finalement du cockpit. On échange quelques mots plein de superlatifs, puis vient mon tour.

Je prend place dans l’habitacle assez exiguë mais tout de même confortable. Le ciel est maintenant pas mal dégagé, et dès qu’on rejoint l’altitude de croisière d’environ 500 mètre, la vue est à couper le souffle. Les deux îles jumelles partagent leur lagon aux couleur bleu azur, au milieu de l’immensité bleu profond.

On se déplace au dessus de la barrière de corail, ce qui nous offre un superbe point de vue sur Taha’a. Entre les échanges standard du pilote avec la tour de contrôle (il doit donner sa position régulièrement) j’en profite pour discuter un peu avec lui via les casques micro (impossible de s’entendre sans apparemment). Je lui parle de mon souhait de voir des baleines et de la sortie prévue quelques jours après. Il me répond en riant que lui il en voit constamment des baleines, que c’est facile de les repérer de là-haut. Et effectivement, deux ou trois minutes après, j’aperçois deux adultes côte à côte tout près du récif. Même à 500 mètres d’altitude on ne peut pas les manquer, leur dos gris se découpe sur le bleu pacifique de la haute mer.

Le pilote fait gentiment plusieurs tour pour que je puisse les observer, mais elles disparaissent rapidement danse les profondeurs. Je suis heureux d’avoir pu les filmer, même si ce n’était pas évident.

Le tour se termine avec un spectacle de Taha’a toujours aussi saisissant, et un atterrissage rondement mené. J’ai même pas eu peur.

On remercie chaleureusement notre pilote. Pour lui un jour comme les autres, pour nous une expérience inoubliable. Avec Mel on passera toute la fin de matinée à se raconter ce qu’on a vu et les sensations qu’on a eues.

L’après-midi, le dernier à pouvoir profiter de cette île magique, on décide d’aller trouver une plage d’un hôtel privé, le Atiapiti, qu’on nous a indiqué précédemment. C’est pas loin, juste au sud du marae, et ça à l’air top. Et effectivement, quand on se retrouve avec nos petits cocktails sur les transats devant le lagon, on se dit que c’est une belle façon de clore ce chapitre de notre voyage.

La soirée est consacrée aux préparatifs pour notre dernier trajet en ferry, pour revenir sur Tahiti.